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E-critures
18 mai 2008

The game is over!

basquiat

Des corps entassés, de la fumée noire, les corbeaux, il fait tellement beau. Un jour d’été un doux fumet. Les corps entassés, les chenilles d’un vieux char rouillées, des flaques d’eau croupies, un peu à côté les cadavres des plus gradés. S’il restait des papillons ils auraient certainement remué leurs ailes multicolores un peu partout au-dessus de ce charnier. Un enfant leur courrait après, soudain il buterait contre quelque chose qui du sol dépasserait : une main à moitié décomposée. Tendue vers le soleil. Mais complètement inanimée. L’enfant habitué à ce genre de découverte macabre s’apprêterait à s’en aller. Attends ! Il se mettrait à creuser. Et oui, en parlant à son chien imaginaire, c’est la main de maman, je l’ai enfin retrouvée.

Un monde coloré. Où la mort serait parvenue à apprivoiser tous les hommes, toutes les créatures vivantes, le Game Over du mouvement, il n’y resterait que la projection mentale qu’aujourd’hui on s’en fait. Mais notre souvenir déjà commence à s’effacer. Et la partie est sur le point de vraiment se terminer.

Un enfant se promènerait, un walkman à cassette cassé sur les oreilles. Il lèverait les yeux et par-dessus les nuages verts, il imaginerait un monde, un monde où …En fait il n’imaginerait rien car il n’en aurait pas la capacité, il parlerait, plus ou moins et son langage chaque jour dégénèrerait, il converserait avec les fantômes qu’inconsciemment il se serait créés. Il commencerait par oublier leur nom, puis il ne parviendrait plus à les différencier et finalement il deviendrait l’un d’eux à moins que ce ne soit eux qui deviennent lui.

Le silence alors s’abattra sur tout le monde, il cessera de respirer… après la dernière gorgée d’air de l’humanité.

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Commentaires
X
Et moi j'ajoute Le grand cahier, d'Agota Kristoff (pas sûre de l'orthographe). Je vais pas réussir à m'endormir ce soir...
C
Me voila de retour après un temps de pause!<br /> Durant mon absence ton écriture c'est encore améliorer et ce nouveau style de texte j'adore!<br /> La description de ta fin d'humanité est dur,cruelle et réaliste en clair parfaite!
N
Et l'aussi génial qu'effrayant "La route" de McCarty!
D
« Les obus, les mortiers pour la chair, les balles des fusils pour les jambes, les ventres et les visages. Pour les hommes égarés. Pour les femmes bras chargés. Pour les enfants inconscients, mal élevés, jouant à tous vents sans s’occuper de rien. »<br /> (Emmanuel Darley)<br /> On chuchote aussi Volodine, Bilal...<br /> Nombreuses belles résonances.
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