Sirop de menthe
La vie ne fait que commencer, la lumière s’éteint, la fête un soir dans une piscine au milieu des requins parmi les ailerons le bain est prêt le bain est chaud. Les bulles la mousse les produits d’entretiens de la baignoire et les produits d’entretiens des corps des cheveux combien de cheveux sur un seul corps combien de cheveux produits par un seul corps combien de cheveux restent dans une baignoire après le passage d’un corps quand on enlève l’eau on retrouve toujours au niveau du siphon des paquets de cheveux entremêlés et d’autres poils. Quelle différence entre un poil et un cheveu ? Quelles différences, ces poils sur nos corps sont si différents de ceux qui tapissent la peau des bêtes et je reconnais au premier coup d’œil le poil de mon chien de celui de ma femme dans la cuisine près du frigider il a sa gamelle et son bol d’eau, il est sage, il sait ouvrir les portes. La fête n’a lieu qu’une fois par an, une date ponctuelle, je suis souvent en retard quand la sonnerie du train vient frapper à la porte de mon monde, je m’en échappe aussitôt ou, devrais-je dire, le plus tôt que je peux car les flammes dévorantes qui peuplent sa cheminée sont autant de fantômes d’anciens casques jaunes égarés autour des voix de chemin de fer. Renégats. Avez-vous déjà vu des fantômes. Parfois au bord du lac la nuit en hiver ils. Se promènent. En silence car les fantômes ne font jamais de bruit ils n’ont pas de pieds, savez-vous à quoi l’on reconnaît un fantôme, les signes qui ne trompent pas : le froid d’abord, une sorte de courant qui traverse les étoffes pour se planter dans un coin du cœur, et ce, même si rien autour de vous ne le laisse supposer, figurez-vous perdu entre les quatre murs d’une boîte en carton colissimée en Équateur avec la chaleur et l’absence de vent, ça ne change rien car courant d’air quand même plus le fait que les fantômes n’ont pas de pied. Courant+ pas de pieds. En Équateur.
Prisonnier des murs d’une boîte de carton colissimée, dehors la fête bat son plein. Est-il affranchi ? Au dessus de tous soupçons. Pourtant le passage à l’acte. Juste à côté de lui repose la lame d’un couteau ensanglanté. Que masque un peu de terre jetée dessus. A l’improviste. Il remarque par hasard que le sol n’est pas revêtu de carton. Une faille. Il n’aura sans doute pas beaucoup d’occasions de la sorte. Les ongles propres prêt au sacrifice, le ying dans le yang. Sa chemise est parcourue de chaire de poule venimeuse. Un courant d’air fantomatesque parce qu’elle n’a pas de pieds. La scène du crime lui revient en mémoire, une vaporeuse réminiscence sans morceau d’extrémité du bas de la jambe du tueur d’Hector. Les sacs poubelles et le travail bâclé bâché à cause de la peur le coffre de la voiture la nuit traversée le tunnel dont il n’est plus jamais sorti. La mystérieuse apparition blanche que soulève un mystérieux courant froid l’oblige à creuser de toutes ses forces avec ses mains de blanche colombe. Il souffre souffre. Renonce à sa culpabilité et s’enfuit dans la tanière ses pieds disparaissent… un éboulement vengeur le retourne au fond de l’enfer. Plie la nuit.
L’agrafeuse range le dossier à la complétude ultra contemporaine dans l’un des tiroirs du haut et le pousse à extirper de la carafe, sale, un peu d’eau, peu fraîche, afin de la ranger dans un verre, propre, dans le but d’étancher une soif qu’il jugeait, dérangeante. Les étoiles s’éteignent les unes après les autres dans le peu, toutes proportions gardées, d’univers visible à mesure qu’il allume cigarettes sur cigarettes sur cigarettes. Maintenant que tout est réglé, tout est arrangé John avait-il dit au téléphone, la nuit semblait douce et sans question. Une seule revenait à la charge dans son esprit comme un caddie remplie de marchandise qu’un consommateur fantôme ramènerait inlassablement à une caisse sans caissière obligé de ranger à nouveau les produits dans les rayons. Une seule question dernier cheveu d’un homme sur le point de devenir crânement imberbe et qui aurait jurer à tous ses descendants aujourd’hui morts et à l’époque de son serment sur le point de mourir je ne serai jamais chauve. Pourquoi comment.
Ce n’était pas très clair. Le chevalier de la charrette la reine Guenièvre osé lui faire un reproche parce qu’il a hésité la bouse le coffre et deux ou trois fois comment le savait-elle quelle connasse l’amour vrai pose-t-il autant de question et lui a dit ça parce qu’elle le trouvait puant se fout-elle de la gueule des gens ? A quel point la reine Guenièvre était une connasse ? Un élément de réponse cette phrase « sa robe la rendait d’une beauté encore plus forte si toutefois elle n’avait pas déjà été au paroxysme de la beauté ». Sa perfection la rendait perfectible. Lancelot l’avait parfaitement compris il en était complètement épris. La question n’était donc pas de s’attarder sur sa connasserie mais plus sur les raisons qui la fondent.