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E-critures
29 février 2008

incipit#1 dit « Pastiche à la manière de ceux qui ont des épines dans les fesses » :

 

 Une noisette pressée entre deux barres de fer éclate. Le métal rougit et les éclats de coquille s’embrasent. La fumée se propage dans la pièce. Plusieurs femmes crient et l’aigu de leur voix monte, traverse les tuiles de la maison abandonnée et planent telle une libellule égarée, sous la claire voûte étoilée.

 De petits hommes s’agitent en bas et se passent de mains en mains des seaux en aluminium dont les reflets rougeoyant rappellent le halo démoniaque de l’incendie. L’eau déborde de ces récipients d’abord trop remplis et que le voyage finit par épuiser, se mêle à la sueur de ses porteurs et tombent sur le sol où elles forment de petites flaques. Des pieds recouverts de chaussure trouées éparpillent à leur tour des gouttes dont seules les plus chanceuses réussissent à se coller sur les pantalons tâchés de vigoureuses paires de jambes hyperactives.

  S’il y a une musique pour chaque catastrophe, le martèlement des milliers de pas qui frappe le sol boueux compose sans doute le rythme de base de cette funeste mélodie, brûlante et dévorante qu’accompagne quelques cris d’agonie. Le bruit de faible intensité des pas s’enfonçant dans la boue et que le grand nombre amplifie jusqu’à rendre irréel porte macabrement bien les râles toujours nouveaux de ceux et celles que les flammes commencent à lécher.

 C’était par un soir d’hiver, et de la terre ou du feu, on se demandait qui l’emporterait.

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Commentaires
C
ce texte est mon préféré il est d'une beauté dramatique et tellement réel!a chaque mot lu la scène se présente dans ma tête et ça c' est que je le trouve super bien écrit!
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