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E-critures
20 novembre 2007

Melting pot

 Ça ne sert à rien de se taire quand on ne peut plus parler. Si j’en étais capable je lèverais la tête vers le ciel et volerais d’une poignée de main d’étoiles. Mes poches sont vides. Mes poches sont trouées. Je tiens dans ta main mon petit doigt. Je rêve d’inventer un nouveau pronom. Qui me sortirait enfin de mon orpheline sociabilité. Mes habits : des agglomérations de trous à travers lesquels le vent n’ose passer.

Une ville fantôme, une chape de plomb, le cœur coulé. Les ondes se propagent, des virus. Je t’ai affecté. Je suis infecté. Dans ma poitrine de tuberculeux remous. Mes penchants. A coups de rame. Je ne caresse plus les mêmes espoirs qu’hier soir. C’est aujourd’hui qui m’a tuer.

 Raconter. La lampe de poche qui éclaire le couloir. Etouffée. Les piles vides. On ne l’a plus jamais revue. Elle était pourtant si belle. Je passais des journées à m’imaginer en train de lui passer les doigts dans les cheveux.

 Pour continuer à être honnête je dois te dire pourquoi je suis triste : je suis triste parce que je suis vide. J’ai regardé mon visage dans le reflet de l’eau et j’ai compris que ce que j’y voyais n’avait aucune valeur.

 J’aurai très bien pu monter dans une barque et arriver au milieu de la marre me jeter dans le reflet de la lune et mourir noyé pour toujours. En compagnie des bulles.

 Si ma vie n’est pas triste, celle de mon voisin l’est beaucoup plus. Je pleure l’eau que tu l’empêches de boire. Hypocrite je sais que c’est sa gamelle qui tous les matins de bon droit me revient.

 Je suis blanc je suis beau. Je sens bon. Je joins les deux mains, Dieu me bénit. Je ramasse mon amertume.

 Je regarde mon frère pauvre mourir de faim. La pauvreté a sa couleur. L’arrogance.

Que je me ballade dans les allées de multiples magasins éclairés dont la lumière exagérée n’est utilisée que pour me faire un peu plus fermer mes yeux plissés, le cœur toujours léger. Que je me promène dans ces bois climatisés. Le soleil d’été le cancer sur ta peau a posé.

Moi je me paye des UV, n’hésite pas à me faire épiler.

Un esprit évanescent, des sabres colorés qui tournoient derrière cet épais brouillard artificiel. Ne m’en demande pas plus. Je ne te donnerai rien. Quelque part chez moi aussi beaucoup de chagrin. Coule dans mes veines le sang impur de mes ennemis.

Le nazi, derrière les grilles de l’école regarde les enfants jouer au football.

Le fasciste derrière les grilles de l’école regarde les enfants jouer au football.

Les mains tirent sur les barreaux. Quand vont-ils céder ?

Des milliers d’escargot se surchargent de volumineuses carapaces. Brillantes.

A coup de dents mordre fort. L’empêcher de crier et lui ôter l’épine. J’ai mal que tu m’as sauvé. Je ne veux pas souffrir.

Comme un animal blessé.

Alors je te secoue. Les épaules douces. A travers ce haut fin, la chaleur humaine. Emane de ces toilettes. Une odeur de désodorisant.

Et tout se confond quand j’ouvre la bouche et que le monde m’avale.

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