Toujours les même choses

Toujours les même choses. Les mêmes saletés dans cendriers. Humides sur lesquels passent des morceaux de papier blanc. La crasse finit dans la corbeille. Dans le camion. Démarre aux cris de l'homme fluorescent. S'accroche à l'arrière. Coup d'oeil dans rétro. Coup de klaxon. Conducteur stressé. Fume dans voiture. Radio infos crache mauvai-nouve-si-vit'que pa-le-tem-de-compr-se-passe quoi. Les portières de la voiture claquent. La neige revouvre les troittoirs. Déjà fondu. Noire. La ville pue la pisse. Lavée. D'autres hommes fluorescents. Des tuyaux d'arrosage verts dont l'eau se fige, glacée avant le sol touché. Perdu dans ses pensées, c'est soudain en Antarctique retrouvé. Base Concordia. Deux citernes blanches. Le pôle c'est par là. Ici pas d'autochtones. Adélie. Scott. Amundsen. La terre des morts dans la glace quelque part. Attendent. La fonte. Une tente dans laquelle une lettre. A la fin de ta vie. Tu ne le sais pas encore. Ce que tu as fait je l'avais déjà fait. Une vie de raté. Parce que les poneys transpirent. Préférer les chiens. Un avion en une journée. Les chenilles. La neige partout. Se baigner par cinq degré, l'été dans le sud la canicule à huit degré, en maillots de bains dans eau à deux degrés. Pour les photos. Aller sur le pôle pour photos. Mais il n'y a rien à photographier. Des empereurs manchots t'entourent. Te font tomber. T'entraînent dans catacombes de royaume oublié. Creusée dans la glace. Tourne le bouton de la radio, portière claque. La neige fond. Le pied dans une flaque d'eau éclabousse dernières illusions. Referme ton manteau. Le vent te fait pleurer.